Bennama, l’argent lui va comme un gant

CNOSF/KMSP
Vingt-quatre heures après Sofiane Oumiha, Billal Bennama a ramené à son tour une médaille d’argent à la boxe française, chez les moins de 51 kilos. Sans avoir de regrets à nourrir vis-à-vis de la finale.
De la déception, oui, bien sûr, mais pas de frustration. Billal Bennama ne pouvait guère en ressentir à l’issue de sa première finale olympique, perdue face à l’Ouzbek Hasanboy Dusmatov. D’abord parce que celui-ci faisait figure de favori de leur combat, du haut de son statut de champion du monde des moins de 51 kilos, titre conquis l’an passé aux dépens en finale de… Billal Bennama. A l’époque, notre Français avait été arrêté par l’arbitre dès le premier round, après une fulgurante série de coups assénée par « le petit Tyson » de Tachkent, enchaînement ayant mis à terre le tricolore et incitant l’arbitre à stopper le combat – au grand dam de Billal, qui voulait quand même y retourner !
Confronté un an plus tard au même adversaire pour la victoire dans une compétition majeure, Billal Bennama, à présent 26 ans et vainqueur entre-temps des Jeux Européens 2023 dans cette catégorie olympique des mouches, a pu s’étalonner et faire étalage de ses progrès tout au long des trois rounds. Bien sûr, l’Ouzbek avait encore l’avantage, et les juges ne s’y sont pas trompés en lui accordant les trois rounds. Mais l’écart s’est réduit en douze mois, en témoigne la résistance du Français, encore au combat, au contact, entreprenant, dans le troisième acte.
J’en ai pris plein les yeux dès l’entrée, les gens m’ont poussé, je suis content de leur ramener la médaille. Elle est aussi pour eux. Cette soirée me marquera à vie.
Ses deux pommettes témoignaient pourtant encore de la dureté du combat l’ayant précédemment opposé au Dominicain Yunior Alcantaro Reyes en demies. Mais le Français a tenu le choc et pouvait savourer son titre de vice-champion olympique à sa juste valeur, lui qui a été contraint ces dernières années de perdre du poids pour passer des moins de 54 kilos aux moins de 51, suivant ainsi les évolutions de catégories olympiques : « C’est une belle médaille d’argent, une belle récompense pour le travail accompli, j’en suis très satisfait, livrait-il, avant de donner rendez-vous dans quatre ans à Los Angeles : Ça me donne déjà envie de reprendre et de repartir en quête de l’or, parce que je sais ce que ça représente – bon, après m’être reposé un peu, quand même ! L’ambiance était indescriptible ce soir. J’en ai pris plein les yeux dès l’entrée, les gens m’ont poussé, je suis content de leur ramener la médaille. Elle est aussi pour eux. Cette soirée me marquera à vie. »
C’est son autre victoire du soir… et, à travers elle, celle de toute sa discipline : avoir maintenu près de 16 000 personnes rivées à son combat dans les tribunes du stade Roland-Garros – sans parler des millions de téléspectateurs. Il clôture ainsi de belle manière le probant tournoi olympique livré par la boxe tricolore dans son ensemble, sans titre certes, mais riche de trois médailles au total : Billal Bennama et Sofiane Oumiha (-63,5 kg) en argent, sans oublier Djamili-Dini Aboudou Moindze en bronze des plus de 92 kilos. Le cauchemar de Tokyo (aucun podium) est oublié. Et on reverra sans nul doute de la boxe en « prime time » depuis Roland-Garros.
Crédit : CNOSF/KMSP
Djamili-Dini Aboudou Moindze doit se contenter du bronze
Notre boxeur super-lourds Djamili-Dini Aboudou Moindze a malheureusement été battu en demi-finale du tournoi olympique des +92 kg, ce mercredi 7 août