Le roi Mazur

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Qui peut le stopper ? Injouable pendant tout le tournoi, Lucas Mazur a magnifiquement défendu son titre paralympique dans la catégorie SL4, en venant à bout de l’Indien Suhas Yathiraj en deux sets 21-9, 21-13. Sa deuxième médaille de la journée, après le bronze ce matin en double mixte SL3-SU5.
Il est seul sur sa planète. Trois ans après son premier titre paralympique à Tokyo, en simple SL4, Lucas Mazur a récidivé… et de quelle manière. Voltigeant sur le cours, le champion a gardé sa couronne en battant le numéro 1 mondial : l’Indien Suhas Yathiraj, 21-9, 21-13. Trop fort pour tous ses adversaires, le Français n’a pas perdu un set du tournoi, dominant son art comme personne, devant un public en ébullition. Déjà médaillé de bronze ce matin avec Faustine Noël, le roi Mazur poursuit sa moisson et impose encore un peu plus son nom dans l’histoire du para badminton.
Le plus beau jour de ma vie
Il n’a jamais douté, n’a jamais laissé apparaître une seule faiblesse. Puissant, précis et fin, Lucas Mazur n’a laissé aucune chance à son adversaire. Le Tricolore a démarré à fond, en remportant les sept premiers points du match… et n’a jamais ralenti. Alternant amorti, smash et fond de court, son schéma de jeu a déboussolé l’Indien, qui n’a jamais su imposer son badminton.
Pourtant, Suhas Yathiraj connaissait bien Lucas Mazur, puisqu’il l’avait battu à Pattaya en demi-finale des derniers Mondiaux. Mais cette fois-ci, il n’y avait pas photo : “Je voulais lui rendre la monnaie de sa pièce, remettre les pendules à l’heure” explique le Français, “j’ai perdu un titre il y a quelques mois, auquel je tenais plus que tout, et aujourd’hui, c’est le plus beau jour de ma vie.” Le fruit d’un travail acharné : “J’en rêve depuis huit ans, depuis l’annonce des Jeux Paralympiques à Paris, je suis tellement fier (...), c’est la récompense d’années de travail.”
La dictature Mazur
Plus massif que Yathiraj, Mazur a pourtant semblé plus mobile, profitant de son allonge pour couvrir le terrain. Porté par un stade chaud bouillant, Lucas Mazur avait tout pour lui aujourd’hui, jouant avec la foule comme avec le volant : “J’aimerais jouer quatre finales pour revivre ces ambiances, je suis même pas fatigué, je suis surexcité” s’impatiente-t-il en zone mixte. Grand fan du Toulouse Football Club, il a “l’impression d’avoir jouer au Stadium”, tant l’ambiance était folle. Le Français s’est rendu la tâche facile, et c’est bien ça le plus impressionnant. Ce n’est plus une domination, c’est une dictature : la dictature Mazur.
Après son costume de héros, Lucas Mazur va maintenant enfiler ses habits de supporters pour supporter celui qu’il considère comme un “frère” : Charles Noakes, en finale du simple SH6.