Cédric Fèvre-Chevalier, la force tranquille
A 37 ans, Cédric Fèvre-Chevalier va participer à ses troisièmes Jeux. Si son titre à Londres sur l’épreuve de la carabine à 10m couché, en 2012, lui a collé à la peau un peu trop longtemps, c’est très sereinement qu’il aborde la compétition japonaise avec de réelles chances dans les deux épreuves auxquels il va participer.
C’est toujours d’un ton posé qu’il explique, souligne, répond. Pas de mots parasites à l’image de ses tirs et de ces gestes « parasites » qu’il faut éviter si l’on veut viser le 10 ou la « mouche » comme on dit dans le milieu du tir. « Un match c’est 60 coups mais pour moi 1 coup égal 1 match, je fais donc 60 matchs par session » insiste-t-il. Autant être calme en effet.
En découvrant le tir à ses dix ans, le garçon de la Côte d’Or, né avec une spina-bifida ou malformation congénitale qui touche la colonne vertébrale, trouve une voie qu’il ne va plus quitter, qui va l’amener vers le ciel mais également sous l’eau. « Le titre à la carabine à 10m aux Jeux de Londres en 2012, c’était inattendu, avoue-t-il, à Rio en 2016, je n’ai pas su gérer la pression du tenant du titre ». Il se classe à la 26e place et décide de faire un break avant de se tourner vers Tokyo, « Je n’ai jamais pensé arrêter mais j’avais besoin de souffler ».
Après s’être retrouvé, il décide alors de faire de la préparation mentale, de parfaire sa condition physique et de consacrer 20 à 25h par semaine à un entraînement toujours aussi méthodique mais peut-être encore qualitatif. « Je pense être plus mature, plus fin dans l’analyse et en même temps je sais prendre un peu plus de recul qu’auparavant sur tout cela ».
A Tokyo, Cédric Fèvre-Chevalier est inscrit à l’épreuve de la carabine à 10m couché (1er septembre) et à celle du 50m couché (5 septembre). « Si tous les feux sont au vert, il peut se passer quelque chose de bien dans les deux épreuves, dit-il, sur le 50m j’aurai un peu moins de pression, je pourrai me libérer un peu plus mais je suis serein sur ma forme dans tous les cas ».
Interrogé sur la vie au village, il répond que la pression monte doucement mais qu’elle est positive, que depuis son arrivée il se sent bien. Un bémol quand même ? « L’inconnu sur la concurrence internationale. Depuis deux ans, on n’a vu personne avec la pandémie alors on a fait pas mal de stages et quasiment chaque mois des compétitions entre nous. Ca ne remplace pas la confrontation mais cela a été une bonne chose et cela m’a rassuré sur mon niveau ».
On ne trouve pas ce qui ne va pas. Lui non plus. On prend des paris pour les 1er et 5 septembre ?