Gwendoline Daudet : « En short-track rien n’est jamais acquis ! »

Gwendoline Daudet short-track portrait

ISU / DR

Originaire de Fontenay-sous-Bois, Gwendoline Daudet s’est lancée dans le short track sans savoir que sa tante avait participé deux fois aux Jeux Olympiques dans ce sport. Auréolée d’un titre européen et d’une médaille mondiale en relais, elle essaiera de poursuivre la tradition familiale à Pékin, en individuel et en relais mixte, une nouvelle épreuve au programme olympique…

 

 

Comment as-tu découvert cette discipline ?
A la base, je voulais faire du patinage artistique. A l’époque, j’habitais à Fontenay-sous-Bois et je suis allée à la patinoire. On m’a proposé de faire de l’initiation et de toucher à tous les sports. Je devais avoir huit ans. Et je me souviens qu’à la fin de l’année, il y a eu un gala avec les différents sports de glace et là, j’ai vu le short-track et je suis tombée amoureuse de cette discipline. Cela fait que l’année suivante, à neuf ans, j’ai commencé le short-track. Quatre ans après, j’ai rejoint le pôle de Font-Romeu et en 2017 j’ai intégré le groupe senior.

 

Tu as très vite été attirée par le haut niveau ?
Pas vraiment mais ce qui est marrant c’est que c’est bien après avoir débuté le short-track que j’ai découvert que ma tante Sandrine Daudet en avait fait à haut niveau et qu’elle avait participé aux Jeux d’Albertville et de Lillehammer (1).

 

Personne ne te l’avait dit ?
Non personne ne l’avait mentionné. C’est la sœur de mon père et j’ai appris qu’il l’avait accompagnée sur plusieurs compétitions.

 

Tu étais dans une famille sportive…
Oui, clairement. Tout le monde devait avoir une activité physique. J’avais touché à tout. J’avais fait de la gym. Je changeais chaque année mais je n’ai pas accroché jusqu’au short-track.

 

Dodo3Crédit photo : ISU / DR

 

De fil en aiguille, vous formez désormais une petite équipe qui franchit des paliers…
Oui, c’est clairement ça. On est une petite équipe. On s’entraîne ensemble. On vit ensemble. On est un peu les uns sur les autres mais on est très soudés.

 

Et les résultats commencent à venir. Vous avez progressé ensemble ?
Oui et non. En fait, c’est une équipe qui est assez nouvelle mais nous ne sommes pas toutes du même âge. C’est clair qu’avec Tifany Huot Marchand et Aurélie Monvoisin, on a grandi ensemble. On est arrivées à Font-Romeu en même temps. Mais Aurélie Lévêque, c’est sa première année en sénior. On ne savait pas si ça allait fonctionner sur la glace. Et ça a matché.

 

En short-track, des favoris peuvent finir dans les tapis ou des outsiders sur le podium. Il y a toujours des suprises

 

Vous pratiquez un sport qui est plutôt atypique avec une réelle part de danger avec les chutes et les patins. Comment pourrais-tu définir les sensations qu’il procure ?
Ce qui m’a amené au short-track, ce sont les sensations qu’il procure : l’adrénaline, s’incliner dans les virages, aller vite, dépasser. C’est aussi le côté hasardeux. Des favoris peuvent finir dans les tapis ou des outsiders sur le podium. Il y a toujours des surprises. Rien n’est acquis.

 

Peux-tu nous donner quelques notions de vitesse et d’angulation en short-track ?
On peut facilement atteindre les 40 km/h. Pour ce qui est de l’angle, je ne suis pas trop experte mais avec la force centrifuge, on est obligés de s’incliner. C’est ce qui nous permet d’aller vite. Si on ne s’incline pas, on va être attiré à l’extérieur. C’est assez particulier comme sensation. C’est difficile à décrire avec des mots. Il faut tester.

 

Je vais y penser (rire). Il faut déjà pouvoir utiliser les patins et les lames…
Oui les patins maintiennent bien le pied mais la cheville reste assez souple. Quand aux lames, elles sont très longues. Personnellement j’utilise des 17 pouces (43 cm).

 

Tu reconnais que c’est une discipline assez dangereuse ?
Oui, il y a eu pas mal d’accidents. Les chutes à deux peuvent provoquer des fractures. Le tranchant des lames peut occasionner de grosses entailles. Mais, pour l’instant, je touche du bois, je n’ai pas eu d’accident grave. Quelques bobos mais rien de grave.

 

L’autre particularité c’est que ce sport se pratique aussi bien en individuel que par équipes où la synchronisation est essentielle…
Oui, c’est une particularité de notre sport. On concourt aussi bien en individuel qu’en équipes avec les relais. Mais d’une manière générale, quand on s’entraîne on est toujours en équipes. Tu ne peux pas t’entraîner toute seule. Tu as besoin d’infrastructures.
En France, c’est une discipline confidentielle. On doit être 300 licenciés. On n’a pas de réservoir comme en Corée du Sud ou en Chine. Mais avec le vivier qu’on a, je trouve qu’on s’en sort vraiment pas mal.

 

Ce qui va nous faire progresser toutes et tous, c’est l’esprit de compétition

 

Et entre vous ? La rivalité est sévère ?
Ce qui va nous faire progresser toutes et tous, c’est l’esprit de compétition. On a toutes envie de se battre les unes et les autres. Bien sûr, on a aussi envie que chacune progresse pour être meilleures toutes ensemble. Forcément, quand on est en compétition ou même à l’entraînement, on essaye d’être la meilleure

 

Est-ce que tu as déjà vécu une compétition de rêve ?
Je ne vais pas chercher bien loin : je dirai les derniers championnats du monde. On parlait de la compétition entre nous mais là, en relais, l’état d’esprit est complètement différent. On entre dans le collectif. Et j’ai l’impression que notre force est décuplée quand on entre sur la glace. La course que je garderai en tête, c’est la demi-finale parce qu’on avait franchi la ligne d’arrivée en tête. La finale, c’était très beau aussi. Terminer à la deuxième place mondiale, je ne vais pas cracher dessus. Mais finir premières d’une course, c’est quand même une sensation incroyable. Il y avait la Russie, le Canada et la Pologne. On avait marqué les esprits.

 

Quelle avait été la tactique ?
On avait été assez opportunistes. On attendait la bonne occasion pour passer en tête. Et la différence s’est faite vraiment dans les derniers passages. C’est 27 tours au total et c’est très intense. On fait des passages d’un tour et demi ce qui correspond à un effort d’un peu plus de 9 secondes à chaque fois.  

 

Et qui avait passé la ligne d’arrivée tête ?
C’est Aurélie Monvoisin, mais nous, on était au milieu de la patinoire et on avait ressenti exactement la même chose.  

 

Pressesports 140370 0003Crédit photo : ISU CHPTS D'EUROPE 2021 SHORT TRACK / Tomasz Jastrzebowski/FOTO OLIMPIK/PRESSE SPORTS

 

Tu te souviens des sensations ?
Psychologiquement, on était d’aplomb. Même si la médaille n’était pas assurée, on démontrait qu’on n’avait pas volé notre titre de championnes d’Europe. On faisait taire les médisants.

 

Et y a-t-il des entraîneurs, des encadrants à qui tu voudrais rendre hommage ? 
Vraiment toute l’équipe. La victoire est partagée avec tout le monde, y compris avec les garçons de l’équipe. Les coaches, ce sont Annie Sarrat et Thibaut Méline, nos entraîneurs principaux.

 

Malheureusement pour le collectif, le relais féminin n’a pas réussi à se qualifier pour les Jeux. J’imagine que c’est une grosse déception…
Oui, on n’a vraiment pas eu de réussite. On rate de peu le Top 8 lors de la première coupe du monde en écopant d’une pénalité. Ensuite, on a connu la chute au premier tour lors de la deuxième épreuve et à la troisième, Aurélie Monvoisin se blesse avec double fracture tibia-péroné. On a vraiment cumulé les coups du sort.

 

Quelles sont tes activités en dehors du short-track ?
J’ai terminé une licence d’histoire à l’université Jean Jaurès de Toulouse. C’était un enseignement à distance et j’avais des aménagements pour les examens en fonction des compétitions. Je viens de signer un CIP (contrat d’insertion professionnel) avec Studi (2), je vais passer un MBA en Management et marketing du sport avec eux et je travaillerais quelques heures par mois avec eux pour trouver des intervenants venant du monde sportif.  J’essaie de jouer sur plusieurs tableaux parce que ce n’est pas tout de suite qu’on va pouvoir vivre du short-track !

 

 

(1) Sandrine Daudet était dans le relais français 5e à Albertville en 1992 (sport de démonstration), 13e sur 500m et 16e sur 1000 m à Lillehammer en 1994 et 7e avec le relais.

(2) Studi est le leader français du e-learning (enseignement en ligne).

 

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