Yannick Borel la tient enfin

Yannick Borel

CNOSF/KMSP

Yannick Borel en argent

Yannick Borel a une armoire à trophées qui déborde. Or européen en individuel (quatre fois) et par équipes (deux fois), or mondial individuel (une fois) et par équipes (quatre fois), or olympique par équipes (Rio 2016)… et l’on vous épargne les médailles d’argent et de bronze, ou les victoires en Coupe du monde. Il ne lui manquait en réalité qu’une chose, une véritable anomalie à ce niveau : la médaille olympique en individuel. Ses trois participations précédentes aux Jeux s’étaient soldées par deux revers en quarts de finale (Londres 2012 et Rio de Janeiro), avant une désillusion à Tokyo, à l’époque surpris dès son entrée en lice. « Quatrièmes JO en individuel, première médaille, c’est vous dire la valeur qu’elle a, non ? »

Avant le sourire final, il y a eu deux premiers assauts maîtrisés (Vadim Sharlaimov et Kazuyasu Minobe) et, surtout, une immense alerte en quarts de finale. Face à Masaru Yamada, il se retrouva à faire la course derrière durant presque l’intégralité de leur duel, encore mené 5-8 en troisième période, avant de renverser la situation d’une manière que l’on crut un temps définitive (11-9 à 18 secondes de la fin)… mais de se faire rejoindre à 11-11 sur le gong.

« J’ai une autre médaille d’or à chasser cette semaine, avec l’épée par équipes. »

En mort subite, une première touche de notre Français fut annulée, avant la délivrance quelques instants plus tard, manifestée d’un immense rugissement dans le Grand Palais, en réponse aux clameurs assourdissantes venues des tribunes. « Je n’ai jamais vécu une telle ambiance, devait juger Yannick Borel. J’ai été porté par le public, notamment sur ce quart. L’ambiance ici est magique. J’ai pensé que cette ferveur d’un public 100 % acquis à ma cause durant toute la journée m’obligeait. »

 

 

 

Alors il expédiait ensuite l’Égyptien Mohamed Elsayed (15-9)… avant d’encaisser le même score en finale face au troisième représentant japonais, Koki Kano. « Il a été meilleur aujourd’hui, il n’y a rien à redire, ne se cherchait pas d’excuses le tricolore. J’ai le sentiment d’avoir manqué de justesse, du petit geste ou du petit temps qui fait la différence. Mais je n’ai pas trop de regrets ni dans l’attitude, ni dans la couleur de la médaille. C’est une journée dure à décrire, un mélange d’émotions, mais cette médaille a la saveur d’une réussite, d’une victoire. » Un bref silence, et un sourire gourmand : « Et puis j’ai une autre médaille d’or à chasser cette semaine, avec l’épée par équipes. »

D’un M qui veut dire Mallo

Quelle journée ! Passée proche de l’élimination au premier tour, Auriane Mallo-Breton a fait vibrer le Grand Palais en s’emparant de la médaille d’argent en épée.

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