Julia Simon : « Dès 3 ans, j’avais envie d’être une championne »

CNOSF/KMSP

Originaire des Saisies, la station olympique de 1992, Julia Simon nous raconte son parcours et ses espoirs à quelques semaines des Jeux de Pékin 2022, quatre ans après avoir été remplaçante à PyeongChang.

 

Tu es un enfant de la montagne mais quel est le chemin qui t’as conduite au biathlon ?
Mon père était pisteur aux Saisies et on m’a inscrit au club des sports pour que j’apprenne à skier. J’étais même au « pré-club » où on faisait aussi bien du ski alpin que du ski de fond. Pendant longtemps, j’ai fait les deux mais j’ai beaucoup plus accroché avec le ski de fond qu’avec le ski alpin. C’était plus dans ma nature… Et puis, après, de fil en aiguille, on a fait des essais en biathlon et cela m’a plu. Là encore, j’ai continué à faire les deux disciplines – le fond et le biathlon - parce que j’étais assez bonne en classique. Et puis, il y a eu le défi du tir qui m’a plu et qui a fait que je me suis spécialisée.

 

Tu as eu la chance de grandir aux Saisies, qui est aussi la station de Franck Piccard, champion olympique de ski alpin en 1988 (1). Tu as eu l’occasion d’échanger avec lui…
Franck, c’est une légende aux Saisies. On me parle souvent de lui. C’est sûr qu’il est associé à la station. Maintenant, il s’est mis assez sérieusement au ski de fond alors il m’arrive de le croiser sur les pistes mais je n’ai jamais vraiment discuté avec lui. Je suis assez timide.

 

A quel moment as-tu eu envie de devenir athlète de haut niveau ? Tu t’en souviens ?
Je crois que j’en ai toujours eu envie. Dès 3 ans, j’avais envie d’être une championne. C’est vrai qu’au comité de Savoie, on était assez nombreuses mais finalement, il n’y en a que deux de ma génération qui sont parvenues à atteindre le haut niveau. Au fur et à mesure, il y a une sélection naturelle qui s’opère. Il y en a qui ont envie de faire autre chose.

 

Et dans ta famille ? Il y a eu d’autres athlètes de haut niveau ?
Non pas du tout, je suis la seule. Mon père fait beaucoup de ski bien sûr, on aime tous la montagne mais les autres ne font pas de compétition.

 

Qu’est ce qui t’a plu dans le biathlon ?
Le défi du tir. Le jeu. Le fait que rien n’est joué avant la dernière balle. C’est vraiment une remise en question permanente. Un éternel recommencement.

 

Il y a deux athlètes des Saisies en équipe de France, nées toutes deux en 1996 : Justine Braisaz-Bouchet et toi. Votre parcours a-t-il été parallèle ? Comment définirais-tu vos relations ?
C’est délicat à expliquer. Elle a toujours été ma plus grande rivale dans les catégories jeunes en Savoie. J’ai eu quelques soucis de santé qui m’ont un peu ralentie. J’ai toujours eu à prouver que j’avais ma place. On se retrouve au même endroit mais avec des parcours différents.

 

En Equipe de France, on est cinq et on se tire toutes vers le haut.

 

Est-ce quelqu’un qui t’a tirée vers le haut, qui t’a aidée ? Etes-vous complices ?
Elle a toujours été là. Je pense que nous nous sommes poussées mutuellement à être meilleures. Copines ? C’est compliqué car c’est difficile d’être les plus grandes rivales et les meilleures copines. On s’entend bien, mais on ne partira pas forcément en vacances ensemble. Maintenant, en équipe, c’est différent. On est cinq et on se tire toutes vers le haut. C’est bien d’avoir eu cette émulation.

 

Julia Simon & Justine Braisaz

Pressesports Braisaz Simon

Presse Sports / Frederic Mons

 

Aujourd’hui, tu es parmi les meilleures mondiales. Quels points dois-tu améliorer pour aller encore plus haut ?
Clairement, je ne suis pas une grande tireuse. C’est ce que je dois améliorer en priorité, même si ma vitesse de tir m’a permis de me mettre en avant en quelques occasions. Et puis ma vitesse à skis est quand même correcte et ça m’a permis de me sortir de quelques situations délicates après des tirs un peu moyens. Cette saison, je vais m’efforcer à être un peu plus calme dans mon tir, à faire abstraction de mes adversaires pour ne pas retomber dans un tir trop instinctif.

 

En ski, la technique aussi a son importance ?
Oui, c’est essentiel pour perdre le moins d’énergie possible.

 

Quelles sont les doses d’entraînement nécessaires avant une saison de biathlon ?
En période de préparation, on s’entraîne environ 20 heures par semaine que ce soit en ski-roues, en jogging, sur les skis ou en musculation.

 

Et l’entraînement au tir ? Y a-t-il aussi du travail d’endurance avec la répétition des gestes ?
En tir, chaque séance d’entraînement a un objectif particulier avec un point technique à travailler. On peut travailler la respiration, la vitesse, l’appui ou le doigt pour la détente. On a aussi des outils pour permettre de voir où on se situe sur la cible.

 

Tu as évoqué les blessures qui ont ralenti ta progression. Tu peux nous en dire plus ?
Ce n’était pas très grave. Lorsque j’avais 15-16 ans, j’ai eu des problèmes de genou dont on n’a jamais très bien su l’origine. C’était peut-être lié à la croissance. Après j’ai eu quelques entorses aux chevilles dont une assez sérieuse juste avant le début de la saison. La conséquence est qu’on n’assure pas le volume horaire d’entraînement et qu’on prend du retard par rapport aux autres.

 

Aujourd’hui, tu attaques une saison olympique. Il y a quatre ans tu étais remplaçante, cette fois tu peux vraiment être de la fête…
C’était une belle expérience il y a quatre ans. Je n’imaginais pas avoir cette chance-là. Si on m’avait dit en début d’hiver que je pourrais aller aux Jeux comme remplaçante j’aurais signé tout de suite. Je ne pensais pas avoir le niveau. J’ai pu vivre ça de l’intérieur, voir comment les filles géraient l’attente, les médias. J’ai vécu pleinement les Jeux. Je faisais tout comme elles finalement, sauf les courses. C’était long mais j’ai passé de très bons moments avec les cérémonies d’ouverture ou les remises de médailles (2).

 

J'aborde cette saison Olympique comme une saison normale, mais avec de gros objectifs

 

Est-ce qu’on adapte sa préparation pour atteindre son pic de forme pour les Jeux ?
En biathlon, on a des championnats du monde tous les ans donc on est habitués. Mais il faut bien attaquer la saison parce que déjà il faut être sélectionnée. Moi je l’aborde comme une saison normale mais avec de gros objectifs. Pour les pics de forme, c’est le coach qui gère (3). Franchement, il n’y a rien de bien nouveau. On ne va pas tout révolutionner.

 

J’ai vu que tu apprécies beaucoup la Norvège. Tu peux expliquer pourquoi ?
J’aime l’atmosphère, les paysages, la mentalité des gens. C’est quelque chose qui ne s’explique pas.

 

Et pour finir est-ce que c’est inspirant d’être originaire d’une station olympique ? Tu n’étais pas née quand les filles du relais avaient gagné la médaille d’or…
Oui, bien sûr, ça fait rêver : Corinne Niogret, Anne Briand et Véronique Claudel (4). Ça donne envie de faire la même chose !

 

 

(1) Frank Piccard, skieur alpin, a été champion olympique de Super-G en 1988 à Calgary et médaillé d’argent en descente en 1992 sur la Face de Bellevarde, lors des Jeux d’Albertville.
(2) La France avait brillé en biathlon à PyeongChang avec 3 médailles d’or et deux de bronze.

(3) Depuis plusieurs saison, Frédéric Jean est l’entraîneur du groupe dames.
(4) Aux Saisies, en 1992, année de l’arrivée du biathlon féminin aux Jeux, le relais féminin était composé de 3 athlètes contre 4 aujourd’hui.

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