L‘Abécédaire des Bleus aux Jeux de Tokyo 1964

par SO

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Temps des médias17 min

De A à E

A comme Alain Gottvallès

En 1964, le grand Alain Gottvallès est l’une des plus grandes stars du sport français. Le charismatique nageur oranais bat même en septembre 1964, à Budapest, le record du monde du 100 mètres nage libre. Très attendu un mois plus tard à Tokyo, cet amateur de Gitanes et de belles cylindrées délaisse pourtant un peu sa préparation olympique. Le 13 octobre, il ne finit que 5e d’une finale olympique dont il était le grand favori. Sa défaite plombe le moral de la délégation française qui croyait beaucoup en lui. Déçu, Gottvallès décide de quitter les bassins et d’embrasser une éphémère carrière d’acteur. Allez donc vous mater Mission spéciale à Caracas, par exemple.

 

B comme Bernard Thébault

À Tokyo, le boxeur Bernard Thébault n’arrive pas forcément avec le costume de favori chez les mi-lourds. Cela ne l’a pas empêché de dominer outrageusement son combat au premier tour face au Bulgare Aleksandar Nikolov. Jusqu’à ce que ce dernier lui assène un violent coup de boule qui lui ouvre l’arcade. Si ce geste est strictement interdit, l’arbitre disqualifie le Français pour… saignement. Décidément, la France et l’arbitrage à la boxe olympique, c’est vraiment pas une histoire d’amour…

 

C comme Canoë-kayak

Seuls deux céistes français sont du voyage à Tokyo, pour ces Jeux de 1964. Suffisant pour ramener une médaille d’argent en C2 1000 mètres. Il faut dire que le duo Jean Boudehen-Michel Chapuis s’est entraîné comme personne, avalant des kilomètres avec une énorme bûche accrochée à leur embarcation. Pourtant, Michel Chapuis n’était pas destiné à faire du canoë-kayak, puisque ce photographe professionnel pratiquait le volley-ball à haut niveau. Un sport qui a d’ailleurs fait sa première apparition olympique à Tokyo. Sauf que la France n’était pas qualifiée.

 

D comme Dupureur

Certaines médailles d’argent ont la saveur de l’or. Et c’est le cas pour celle remportée par Maryvonne Dupureur sur le 800 mètres en athlétisme. Pourtant, au regard de la course, cette professeur d’EPS aurait pu avoir des regrets : Ann Packer lui a grillé la première place dans les derniers mètres. Mais Maryvonne Dupureur a surtout amélioré son record personnel de 2 secondes, tandis que la Britannique a tout simplement battu le record du monde de la discipline. Et c’est en partie grâce à la Française qui l’a obligée à se dépouiller de la sorte.

 

E comme Électricité

Champion du monde de fleuret 1963, Jean-Claude Magnan arrive à Tokyo dans la peau du favori. En finale du tournoi lors de son duel face à son grand rival, le Polonais Egon Franke, il y a de l’électricité dans l’air. Pourtant, c’est bien l’électricité qui fait défaut à JCM. Lors du duel, le Français touche “deux belles pointes en pleine peau” dixit le juge, M. Boitele. Mais la lumière verte ne s’allume pas. Et les touches ne sont pas comptabilisées. Magnan perd 5-4. Cruel pour le natif d’Aubagne, qui se consolera 4 ans plus tard avec l’or par équipe.

Presse Sports

Cérémonie du thé à la française, pour Claude Arabo (médaille d'argent au sabre) et les esrimeurs tricolores.

De F à J

F comme Fléchettes

Tout le monde connaît le tir à l’arc et les fléchettes, plus connues sous le nom de darts de l’autre côté de la Manche. En revanche, le dartchery est un peu moins célèbre. C’est un mélange entre les deux sports : une épreuve de tir à l’arc où la cible a été remplacée par celle utilisée aux fléchettes. Déjà intégré aux Jeux paralympiques de 1960, en duo mixte, ce sport étrange revient à Tokyo en 1964. Là, la paire Pesnaud-Schelfaut rapporte une médaille de bronze. En même temps, seuls quatre duos se disputaient le podium au Japon, et tout le monde est reparti avec une médaille, dont deux en bronze (pas de match pour la troisième place, NDLR). En revanche, au tir à l’arc classique, la France n’a pas volé ses trois médailles (or, argent, bronze, NLDR) lors de ces mêmes Jeux paralympiques.

 

G comme Georges de Caunes

Dans les années 1950 et 1960, Georges de Caunes, père d’Antoine, est l’un des journalistes les plus célèbres de l’Hexagone. Connu pour son humour pince-sans-rire, celui qui a passé l’année 1962 sur une île déserte des Marquises avec sa chienne Eder est arrivé à Tokyo avec la délégation française. Sa fonction ? Partager la vie des athlètes au village olympique, les distraire et leur remonter le moral. Dans L’Équipe, Georges de Caunes expliquait ainsi sa mission : “Ce que je voudrais réaliser, c’est restituer autour de nos athlètes un climat français, comme si l’existence continuait de se poursuivre normalement dans un climat familier.” Et pour cela, il emmène dans ses bagages des émissions de radio – dont Salut les copains –, des films d’exploration et il récupère un bulletin de liaison qu’il distribue aux athlètes pour qu’ils aient les nouvelles venues de France. Sans oublier de les faire rire avec quelques traits d’humour dont il a le secret. Georges la déconne.

 

H comme Herzog

Samedi 24 octobre, Maurice Herzog fait ses comptes. Le secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports est un peu déçu. Certes, avec 8 médailles d’argent et 6 de bronze, le bilan est meilleur qu’à Rome. Mais il manque une médaille d’or pour atteindre les sommets chers à cet alpiniste de légende. Herzog fut le premier homme avec Louis Lachenal à gravir un sommet de plus de 8000 mètres (l’Annapurna en 1950), une ascension où il laissa ses doigts. Homme de confiance du général de Gaulle, chargé de développer la pratique du sport pour former des champions qui seront les ambassadeurs de la France, Herzog dresse le bilan pendant que les cavaliers sautent à Tokyo. Et pendant que Pierre Jonquères d’Oriola apporte à la France la médaille d’or tant convoitée ! Malgré sa victoire, PJO refusera de serrer la main d’Herzog pour protester contre la décision du gouvernement gaulliste d’interdire aux sportifs favorables à l’Algérie française d’aller aux JO.

 

Presse Sports

Alain mimoun et michel Jazy bien abrités

I comme Inattendu

Perdre en finale d’un tournoi olympique laisse souvent un goût amer dans la bouche. Pourtant, le sabreur niçois Claude Arabo se régale, lui, de sa médaille d’argent. Vaincu par le Hongrois Tibor Pézsa, le sociétaire de l’OGC Nice fait une confession inattendue : “Je crois bien que j’aurais acheté la médaille de bronze si on l’avait mise aux enchères.” Alors nul doute qu’il aurait payé cher pour l’argent !

 

J comme Michel Jazy

Médaillé d’argent sur 1500 mètres aux Jeux olympiques de Rome (1960), Michel Jazy porte les espoirs de l’athlétisme tricolore au Japon. Les Jeux seront pour lui une désillusion. Il décide d’abord de faire l’impasse sur sa discipline de prédilection pour se consacrer exclusivement au 5000 mètres, les deux épreuves se chevauchant. En finale, son début de course semble lui donner raison. Seul devant à 150 mètres de l’arrivée, avec 10 mètres d’avance, le Nordiste s’effondre, finit 4e et crée la stupeur au stade olympique. Déçu, Jazy déclare alors : “C’est fini. C’est bien fini. Vous m’avez vu pour la dernière fois dans une grande course internationale. Je n’en peux plus, c’est trop dur. L’athlétisme, ce n’est plus pour moi. Je suis trop vieux. Il faut avoir l’âge yé-yé pour s’y donner totalement.” Un an plus tard, il battra pourtant le record d’Europe de la spécialité.

Keystone/Hulton Archive/Getty Images

Joseph Gonzales, Christine Caron, Maryvonne Dupureur, Janou Lefevre ou encore Pierre Jonqueres d'Oriola avec le premier ministre Georges Pompidou au retour de Tokyo.

De K à O

K comme Kiki Caron

La vraie star du sport français, c’est elle. Alors qu’elle n’est qu’une adolescente, la France entière s’entiche de Christine Caron, son franc-parler de titi parisienne et ses performances dans les bassins. Mi-juin 1964, Caron, 16 ans, s’adjuge le record du monde du 100 mètres dos. Une véritable Kikimania s’abat sur la France. Le général de Gaulle lui dira même : “On vous voit plus souvent que moi à la télévision en ce moment.” À Tokyo, la folie continue. Photographiée en permanence par les journalistes japonais, Caron croit même voir un mystérieux visiteur rôder à proximité de sa chambre. Finalement, il ne s’agit que d’un vitrier. La légende japonaise Hironoshin Furuhashi, dit le poisson-volant de Fujiyama, la voit remporter le titre olympique. Manque de bol, Kiki tombe sur une autre adolescente surdouée : l’Américaine Cathy Ferguson. Au cours de cette finale, Cathy et Kiki battent d’ailleurs toutes les deux le record du monde de la spécialité. L’or pour Cathy, et l’argent pour Kiki.

 

L comme Lefèvre

Jacques Lefèvre a beau avoir remporté une médaille de bronze par équipe aux Jeux olympiques d’Helsinki en 1952, cela ne suffit pas à cet escrimeur spécialiste du sabre. Non, ce qu’il veut, c’est une médaille en individuel. Il a manqué d’un rien la breloque à Londres en 1948 et à Melbourne en 1956, terminant les deux fois au pied du podium. Alors pour enfin parvenir à ses fins à Tokyo pour ses cinquièmes Jeux olympiques, le Marseillais de 40 ans a suivi un régime drastique de jockey et perdu 12 kilos en un an. Cela n’a malheureusement pas suffi, puisque Jacques Lefèvre est éliminé dès les huitièmes de finale. Et alors que la France arrache le bronze au fleuret et à l’épée par équipe, Jacques et ses copains terminent eux... quatrièmes.

 

M comme Morel

Médaillé d’argent en quatre barré à Rome en 1960, Jacques Morel décide de changer d’embarcation pour les Jeux 1964 qu’il dispute en deux de pointe avec son frère Georges et le barreur Jean-Claude Darouy. Quelques jours avant le départ pour Tokyo, les équipes françaises d’aviron s’entraînent dans une bonne ambiance à Soustons, apprécient les petits plats de la cuisinière – surnommée “Fleur de pêcher” par les athlètes – de l’hôtel Maitena, ainsi que les conditions de glisse identiques à celles attendues au Japon. Là-bas, à Toda, même si les frères Morel se disputent – une de leurs habitudes – au moment d’entrer dans leur embarcation, le trio Morel-Morel-Darouy enlèvera la médaille d’argent, malgré des conditions dantesques (vent, vagues) qui défavorisaient certaines embarcations selon leurs lignes d’eau.

 

N comme Nippon Budokan

Certains endroits sont des temples absolus du sport mondial. Il y a le Maracanã pour le foot, Twickenham pour le rugby, mais aussi le Nippon Budokan pour les arts martiaux. Érigé à l’occasion des Jeux olympiques de 1964, ce dojo de légende a depuis accueilli des tournois de judo restés dans l’histoire, mais aussi des concerts mythiques, comme celui des Beatles en 1966 notamment. Et si aucun Français n’y avait brillé à l’occasion des premiers Jeux olympiques de Tokyo, on compte sur Clarisse Agbegnenou et Teddy Riner pour écrire l’histoire en 2021.

 

O comme Or

Revenue de Rome quatre ans plus tôt sans la moindre breloque en or, la délégation française (et le ministre Herzog, cf “H comme Herzog”) a longtemps cru revivre la même situation à Tokyo. Mais après avoir remporté l’argent au saut d’obstacles par équipe, le cavalier Pierre Jonquères d’Oriola est allé chercher la première place sur le concours individuel lors du dernier jour des Jeux, avec un parcours dans les temps et sans la moindre faute. Ce que personne n’avait réussi à faire à Rome. Même si le viticulteur n’était pas le premier venu – champion olympique avec son cheval Ali Baba lors des Jeux 1952 d’Helsinki –, les doutes étaient pourtant nombreux, 12 ans plus tard : un cavalier jugé trop vieux (44 ans) et une monture – Lutteur B – que beaucoup ne pensaient pas au niveau. Et dire que quelques jours plus tôt, Pierre Jonquères d’Oriola se plaignait – “On ne nous accorde aucune chance” – en raison du centre équestre d’entraînement de Karuizawa, qualifié d’épouvantable…

 “On vous voit plus souvent que moi à la télévision en ce moment.” Le général de Gaulle à Kiki Caron

La Kikimania

De P à T

P comme Porte-drapeau

Il n’est jamais évident de désigner un porte-drapeau. Mais parfois, certains choix s’imposent d’eux-mêmes, comme celui de Michel Macquet, en 1964. Capitaine de l’équipe de France d’athlétisme depuis 1957, ce spécialiste du javelot fait partie du quatuor des mousquetaires du lancer français avec Pierre Alard (disque), Pierre Colnard (poids) et Guy Husson (marteau). Pourtant, celui qui est surnommé “Bras de fer” est venu au javelot par hasard, lors d’un match de handball – il compte d’ailleurs plusieurs sélections en équipe de France – en Picardie où il s’amuse à jeter un javelot. Résultat, il se consacre à la discipline et améliore le record de France à 14 reprises entre 1954 et 1961. Insuffisant toutefois pour aller chercher une médaille olympique, puisqu’il échoue dès les qualifications à Tokyo. Peut-être s’est-il consolé en se remémorant ce concours à Athènes, disputé quelques années plus tôt, où il avait propulsé son javelot sur des sculptures de marbre célébrant les dieux de l’Olympe.

 

Q comme Quatre

Soit le nombre de médailles gagnées par Serge Bec lors des Jeux paralympiques de Tokyo, dont 3 en or sur les 4 remportées par la France au Japon. Le tireur triomphe à la fois à l’épée et au sabre individuel, mais aussi en sabre par équipe. Ajoutez à cela la médaille d’argent avec l’équipe d’épée et cela fait 4. Le compte est bon. Pour Bec, cette moisson de médailles récompense trois dures années de rééducation. Blessé par une balle qui lui sectionna la moelle épinière lors de la guerre d’Algérie, le Breton est même déclaré mort sur la table d’opération par les médecins de l’hôpital d’Alger. Pris en charge aux Invalides, il trouve dans l’escrime une motivation profonde. Sacré meilleur sportif des Jeux, la princesse Michiko lui remet à cet égard le sabre d’or.

 

R comme Rationnement

À leur arrivée à Tokyo, les athlètes français ont eu la joie de recevoir des petits cadeaux, dont des rasoirs et des flacons de parfum. Mais ils ont surtout dû vivre avec le régime alimentaire imposé par les instances françaises qui ont notamment imposé un rationnement sur le vin, limité à 1/6e de litre par personne et par repas. Une limitation pas du goût des athlètes qui s’en sont très vite plaints. Avant de demander aussi plus de nourriture et plus de placards pour leurs chambres.

 

S comme Slalom

Non, le slalom n’est pas réservé aux Jeux olympiques d’hiver. À Tokyo, les Jeux paralympiques ont vu arriver une nouvelle discipline en athlétisme : le slalom en fauteuil roulant. L’épreuve consistait à réaliser un parcours le plus rapidement possible tout en contournant des obstacles. Si cette discipline s’est arrêtée après les Jeux de Séoul en 1988, elle a tout de même permis à la France et à Jacques Biron de choper une médaille de bronze au Japon.

 

T comme Télévision

Si la télévision avait déjà fait son apparition à Rome quatre ans plus tôt, les Jeux olympiques de Tokyo marquent l’histoire : pour la première fois, les compétitions sont retransmises en mondovision. Plus de 800 millions de personnes peuvent donc suivre à travers le monde les épreuves en direct. Et faire connaissance avec le boxeur Jo ”La Foudre” Gonzales.

Presse Sports

Michel Macquet (athlétisme) porte-drapeau de l'Equipe de France

Presse Sports

Lost in translation

De U à Z

U comme Uppercut

En 1964, la France attend une médaille olympique en boxe depuis presque 30 ans. Depuis déjà 15 ans, elle pleure Marcel Cerdan et attend son successeur. Elle va le trouver en la personne de Jo Gonzales, alias Jo La Foudre, un super welter à l’uppercut dévastateur. Gouailleur, le Sudiste n’est pas franchement un premier de classe, connu pour écumer les fêtes de village et collectionner les bagarres aux alentours de Narbonne. Ça ne l’a pas empêché d’être adoubé par Sugar Ray Robinson : “Avec la main de Dieu, je prie pour que vous ayez une médaille d’or pour la France.” Le vœu de l’Américain ne sera pas exaucé, Jo s’inclinant en finale contre une autre légende, le Russe Boris Lagoutine. Mais La Foudre ne s’en formalise pas : “Je suis content d’avoir rencontré un Russe et de n’avoir pas été débordé par lui. Au pays, on a dit que les Russes nous mangeraient, eh bien, je n’ai pas été mangé.” À son retour en France, il aura même le droit à la bise de Dalida et aux félicitations du général de Gaulle.

 

V comme Vitesse

Dans les années 1960 (surtout la deuxième moitié, NDLR), Daniel Morelon et Pierre Trentin règnent sur le cyclisme mondial sur piste. Tantôt partenaires en tandem, tantôt rivaux, le Bressan et le Parisien s’affrontent pour la première fois en 1963 à la Cipale dans le bois de Vincennes. Un an plus tard, ils sont face à face à Tokyo pour la petite finale de la vitesse. C’est Morelon qui l’emporte. La première breloque d’une longue série. Daniel Morelon sera ensuite double champion olympique de vitesse (Mexico 1968, Munich 1972) , Trentin remportera, lui, l’or sur le kilomètre à Mexico. Où les deux hommes seront également sacrés en tandem. Tout sauf un hasard pour Trentin : “Daniel fait ‘un’ en vitesse, je suis deuxième, et j’étais le plus fort sur la borne. Qui voulez-vous qui nous batte en tandem ?”

 

W comme Wilda

Lorsque la première partie de la délégation française est arrivée au Japon, elle ne s’attendait pas à vivre sous de fortes pluies. Ni à subir un typhon nommé Wilda qui a neutralisé le relais de la flamme olympique et obligé à stopper les entraînements en plein air. Logique, le typhon, qui a fait 47 morts et 530 blessés, a été l’un des plus puissants mesurés au Japon. Et s’il a pendant quelques jours menacé la tenue des Jeux olympiques, il n’a finalement que très peu touché Tokyo où des vents forts ont tout de même endommagé les toits du village olympique et déraciné des arbres.

 

X comme Facteur X

En 1964, on peut considérer les Américains comme le facteur X des épreuves du relais 4x100 mètres masculin aux JO, apparues en 1912. S’ils ne sont pas disqualifiés pour mauvais passage de témoin, comme lors des demi-finales à Stockholm en 1912 et en finale à Rome en 1960, l’or ne leur échappe tout simplement jamais. À Tokyo, les athlètes du pays de l’Oncle Sam montent sur la première marche du podium, accompagnés des Polonais et des… Français. Paul Genevay, Bernard Laidebeur, Claude Piquemal et Jocelyn Delecour ont même – quasiment jusqu’au bout – tenu tête aux Américains. En tribunes, Roger Bambuck, 18 ans, éliminé en quarts du 100 mètres quelques jours plus tôt pour ses premiers JO, assiste à la scène. La première grande star du sprint français participera lui aussi à la bamboche quatre ans plus tard, à Mexico, où la France s’empare du bronze derrière Cuba et… les États-Unis. Évidemment.

 

Y comme Yoyogi

Imaginé par le célèbre architecte japonais Kenzō Tange, le gymnase olympique de Yoyogi a accueilli dans son annexe les épreuves de basket-ball lors des Jeux de Tokyo, mais surtout celles de plongeon et de natation. Désireux de voir en avant-première la Française Christine Caron, le public japonais est même venu à 15 000 et a déboursé 60 yens de l’époque (ce qui correspondrait à 3,5 euros aujourd’hui, NDLR) pour assister à l’entraînement des équipes olympiques avant la compétition. Problème : Kiki est restée, à l’abri des regards, dans la piscine d’échauffement, tandis que les Australiens ont, eux, nagé à un rythme de sénateur. Pour le spectacle, il fallait donc attendre le début de la compétition ou revenir en 1985 et 2017 pour assister aux concerts de Queen et de Britney Spears.

 

Z comme Zéro

Si, depuis plusieurs éditions des Jeux olympiques, les sports collectifs sont devenus des pourvoyeurs de médaille pour le sport tricolore, on ne peut pas dire que tel était le cas en 1964. À l’époque, les Français ne brillaient pas franchement en football, volley-ball, basket-ball ou hockey sur gazon (le handball n’était alors pas encore une discipline olympique). La preuve : aucune équipe de France ne s’est qualifiée pour les Jeux de Tokyo. Un zéro pointé donc.

 

Par Steven Oliveira et Arthur Jeanne

L'Abécédaire des Bleus

Tokyo s’apprête à recevoir ses deuxièmes Jeux olympiques et paralympiques d’été. Il y a 57 ans, la capitale nippone accueillait le gratin du sport mondial, dont l'Equipe de France. Retour de A à Z, en petites et grandes anecdotes, sur le parcours de nos Françaises et Français à Tokyo, en 1964. Bonus track avec quelques confidences audio de Christine Caron.

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