Sylvain André (BMX) : « J’ai toujours la hargne ! »

KMSP

Deux fois remplaçant en BMX lors des Jeux de 2012 et 2016, Sylvain André, a pris son véritable envol après Rio, devenant champion du monde en 2018 et se plaçant régulièrement sur le podium en Coupe du monde. À 28 ans, il s’élance à Tokyo avec une réelle ambition au sein d'une Equipe de France de très haut niveau…

 

Avez-vous toujours rêvé des Jeux Olympiques ?

J'ai grandi dans un sport qui n'était pas olympique à mes débuts. Il l'est devenu quand j'avais seize ans. Il n'était donc pas sur mon écran radar les années précédentes. Toute mon éducation "BMX" ne s'est pas faite autour de ça, c'est arrivé sur le tard. À huit ans, à dix ans, je ne rêvais pas des Jeux. Après, tout est allé très vite. La discipline est devenue olympique en 2008. Et quatre ans plus tard, j'étais en position d'y aller, mais j'avais eu un petit souci aux championnats du monde et j'étais remplaçant. La transition a été rapide, et je me suis vraiment mis à rêver : ça a lieu tous les quatre ans, c'est l'évènement le plus prestigieux et forcément ça arrive tout en haut des courses qu'il faut gagner !

 

Aviez-vous regardé la première édition en 2008 et la victoire d'Anne-Caroline Chausson ?
Bien sûr. D'autant plus que j'avais eu la chance qu’"Anne-Caro" vienne se préparer dans le Sud. Les dernières semaines avant Pékin, elle venait chez moi à Cavaillon pour s'entraîner à faire des départs avec nous : nous étions de bons sparring-partners ! J'avais 15 ou 16 ans, et il ne fallait pas s'endormir !

 

Vous a-t-elle inspiré ?

Ah oui, carrément ! Le fait qu'elle ait gagné dès l'apparition de la discipline sur la scène olympique a directement mis les choses en perspective. On s'est dit, « ah oui, quand même, c'est tellement beau ! Ça serait super que ce soit moi ! ». Les championnats du monde, c'est quelque chose, mais les Jeux arrivent bien au-dessus.

 

Votre carrière semble s'être accélérée après les Jeux de 2016. Voit-on juste ?

Oui et non. En fait, j'ai atteint ma première finale de Coupe du monde en 2010, c'était donc assez tôt. Mais je suis en effet passé d'un coureur se situant toujours dans le top 10-20 à quelqu'un qui se maintient dans le top 5 et qui dispute toutes les grandes finales. Champion du monde en 2018, deuxième en 2017, troisième en 2019, vainqueur de la Coupe du monde… J’ai effectivement gagné en régularité à très haut niveau après 2016.

 

Parlez-nous de la concurrence nationale et internationale.

Au niveau national, elle est féroce, nous nous tirons une sacrée bourre. Sur la scène mondiale, les Néerlandais sont très forts, ainsi que notamment deux Américains dont le champion olympique en titre Connor Fields. En général, il s'agit d'individualités, deux ou trois Suisses qui marchent bien, deux ou trois Australiens, alors que la France présente un niveau très homogène. Parfois, on se retrouve à quatre en finale. Depuis 2017 ou 2018, c'est quelque chose qui n'a pas été vu dans notre sport depuis bien longtemps, peut-être jamais. Nous sommes obligés de laisser sur la touche des gars qui ont fait des podiums en Coupe du monde !

 

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Joris Daudet fait également partie de la sélection olympique…

Il est vraiment au top depuis 2010. I a été champion du monde 2011, il est présent dans les finales depuis toujours. Nous avons un an de différence. Je me situais un cran en dessous. Mais depuis 2016-2017, il y a eu beaucoup plus de coureurs à son niveau en France, avec notamment Romain Mahieu qui est aussi aux Jeux.

 

Cyclisme 16 9

 

Le report d'un an des Jeux de Tokyo vous a-t-il servi ou desservi ?

Ni l'un, ni l'autre. Je n'ai pas encore 30 ans, je ne suis pas en fin de carrière, mais je n'en ai pas non plus 18, donc cela ne m'a pas laissé un an pour progresser. J'ai pu travailler sur d'autres choses que je n'aurais sans doute pas pu faire. Au niveau performance, que ce soit 2020 ou 2021 je suis toujours sur la grille, prêt à en découdre.

 

Etes-vous déjà allé à Tokyo ?

Oui, nous avons été y disputer une course préolympique en 2019, nous avons donc roulé sur la piste, mais je sais qu'il y a eu des petits changements depuis, rien de grave. Nous savons à peu près où nous allons. La piste était sympa, simple, ça fera certainement de très belles courses.

 

La médaille, elle va autour d'un seul cou, donc je préférerais déjà qu'elle aille autour du mien !

 

La France n'a encore jamais gagné de médaille olympique chez les hommes en BMX. Votre rêve est-il maintenant de vous retrouver tous les trois en finale ?

La médaille, elle va autour d'un seul cou, donc je préférerais déjà qu'elle aille autour du mien ! Mais ce qui est sympa, c'est que les trois Français qui sont là ont chacun, soit gagné, soit fait des podiums en Coupe du monde et aux Championnats du monde, donc nous pouvons tous dire que nous avons la prétention de gagner les Jeux, sans se mentir à nous-mêmes. C'est vraiment cool d'y aller dans cet état d'esprit.

 

Quelles sont selon vous vos principales qualités sur un BMX ?

Je suis le meilleur ! Je n'ai pas vraiment de défaut (rires). On va dire que j'ai toujours la hargne. C'est une bonne qualité en BMX. J'ai aussi une bonne tactique de course, j'arrive souvent à me sortir de situations compromises, à rattraper les gars devant. Disons que j'ai un bon package global.

 

 

Si l'équipe rentre sans médaille, il faudra nous jeter des pierres et je ne mettrai pas les mains pour me protéger (rires)

 

 

Quels sont vos sentiments au moment de partir disputer les Jeux ?

Je remercie toutes les personnes qui ont cru en moi depuis mes débuts. J'ai été deux fois remplaçant dans des circonstances un peu différentes, et je n'ai jamais lâché, bien au contraire, et cela m'a permis de hisser mon niveau. C'est cool de pouvoir faire plaisir à tous les gens qui m'ont suivi depuis plus de dix ans. C'est génial d'y aller enfin, et pas pour faire du tourisme. Avec l'équipe que nous avons, si les trois hommes que nous sommes rentrent sans médaille, il faudra nous jeter des pierres et je ne mettrai pas les mains pour me protéger (rires)

 

Et dans trois ans, les Jeux à Paris. Vous y pensez ?

S’il y a eu un effet concernant le report d'un an des Jeux de Tokyo, c'est bien celui-là. J'aurai 32 ans en 2024, ce qui est largement faisable. La première Coupe du monde cette année a été gagnée par un gars de 32 ans. Le fait que cela soit seulement dans trois ans, fait que l'on se dit, qu'il ne faudra repartir à fond que dans les deux saisons qui précédent. Là où j'aurais pensé disputer les Jeux en 2020 et voir ensuite année par année, je me dis maintenant que, oui, je repars sans aucun doute vers les Jeux de Paris après ceux de Tokyo. Et ces Jeux, je les attends avec impatience. Ça fait déjà cinq ans que nous sommes à 4000% dans cette perspective.

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