Steven Da Costa : « L’or sinon rien ! »

Denis Boulanger / PresseSports

 

Champion du monde dans sa catégorie des 67 kg en 2018, actuel n° 2 au classement mondial, Steven Da Costa a tracé sa route dans un parcours qualificatif ardu pour représenter la France en karaté dans la mythique arène du Nippon Budokan. Il a pour seul objectif la médaille d'or à l'issue du premier tournoi de karaté disputé aux Jeux. Entretien avec un champion déterminé.

 

As-tu toujours rêvé des Jeux, ou est-ce que la question ne se posait pas quand tu as commencé ?

 

De base, le karaté n'est pas un sport olympique, alors ça n'était pas forcément un rêve. Quand on commence un sport c'est au départ pour le loisir. J'ai commencé à l'âge de quatre ans, juste pour faire comme mon grand frère, sans réel autre objectif que faire du sport. Pour l'admission du Karaté au programme olympique des Jeux de Tokyo, cela faisait longtemps que l'on se battait et que nous étions à chaque fois déçus. À force, nous n'y croyions plus. Alors il est vrai que quand la nouvelle est tombée c'était beau et c'est devenu un réel objectif. Mais les qualifications étaient tellement dures que je ne me suis pas fait de film au départ. J'ai pris compétition par compétition sans forcément penser aux Jeux.

 

Après ton titre de champion du monde des 67 kg en 2018 à Madrid, on t'entend dire : "Maintenant il y a mieux à aller chercher, il y a les Jeux !"

 

Oui, parce que j'étais lancé. Mon objectif était de devenir champion du monde et l'objectif plus lointain c'était de devenir champion olympique. Après ça, c'était les Jeux, parce que c'était la grande compétition qui venait ensuite, prévue en 2020. Il restait cependant tout le parcours qualificatif à réaliser.

 

 

 Les qualifications : au niveau de l'intensité, c'était énorme. Beaucoup d'athlètes se sont blessés

 

 

Comment s'est-il passé ?

 

Ça a été dur pour tout le monde. Le parcours du combattant. Il n'y a que dix places par catégorie et seulement deux catégories à Tokyo. Ça été très rude, parce que dans ma catégorie, ils ne prenaient que les deux premiers du classement mondial. Autant vous dire que ça a été compliqué. On combattait toutes les deux semaines, au niveau de l'intensité, c'était énorme. Beaucoup d'athlètes se sont blessés.

 

Penses-tu que le report d'un an t'a servi ou desservi ?

 

Aujourd'hui, je ne sais pas, on verra bien ! Mais il est vrai que j'étais sur une bonne lancée, je pense aussi que j'avais besoin de souffler. Donc, au départ, je l'ai très bien pris. Comme je le disais, nous sortions d'une période de qualification harassante. J'ai pris ça dans le sens, un an de plus, je suis dans le bon âge pour pouvoir attendre, pas comme les athlètes en fin de carrière qui ont trente ans ou plus. Une vision positive. Après, comme cela a duré avec la pandémie, il a eu des périodes où ça commençait à faire long…

 

Tu es issu d'une famille très karaté…

 

Avec mes deux frères, on est tous les trois en équipe de France, et c'est notre père qui nous entraîne. On se tire vers le haut, c'est ce qui nous permet de progresser. Je ne peux pas vous dire comment on fait pour être trois à ce niveau, il n'y a pas de secret, quand on s'entraîne ensemble, on se tire la bourre et on ne se fait pas de cadeau. C'est comme ça qu’on avance. En tout cas, en France, il n'y a pas de réelle concurrence, il n'y a que du soutien !

 

 

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Paul Gilham/Getty Images for BEGOC

 

 

Rêvez-vous de vous retrouver tous les trois dans un grand évènement international ?

 

En tout cas, logiquement ce ne sera pas à Paris 2024, puisque le karaté n'a pas été retenu au programme. Donc, Tokyo est pour le moment une chance unique.

 

Ta discipline devenue olympique est le kumité. Peux-tu nous en dire plus ?

 

C'est un combat de trois minutes avec les pieds et les poings, donc un sport assez complet. Celui qui mène au score remporte le combat. S'il y a huit points d'écart en cours de rencontre, le combat est terminé. Nous avons des Ippon mais ce n'est pas comme au judo. En karaté, l'Ippon rapporte trois points et le combat continue. Il confère toutefois un avantage important, tout comme les coups de pied à la tête, ou le balayage suivi d'une technique : faire tomber l'adversaire et marquer derrière.

 

 

 

On te voit fêter tes victoires par de superbes saltos sur le tatami. Comptes-tu faire la même chose au Nippon Budokan ?

 

Si tu me vois faire ça, c'est que j'ai gagné. Donc j'espère bien que je pourrai le faire.

 

À ce propos, connais-tu cette arène mythique ?

 

Oui, je suis déjà allé deux fois au Japon. C'est une belle salle. Mais je ne vais pas vous mentir. Je laisse un peu le cœur de côté. On me demande souvent si cela me fait quelque chose que ce soit au Japon, parce que c'est le pays du karaté, et au Budokan, le temple des arts martiaux, c'est certes une belle histoire, mais que ce soit dans n'importe quel pays, n'importe quelle arène, j'y vais pour la même chose. Ça n'est pas un truc auquel je fais vraiment attention. Je suis dans mon truc, tendu vers la victoire.

 

Tout le monde est capable de monter sur le podium

 

Comment situes-tu la concurrence internationale, qui sont les gros clients pour ce tournoi olympique ?

 

Autant le dire tout de suite : tout le monde est capable de monter sur le podium. Nous avons deux catégories, les 60 kg et les 67 kg qui ont été regroupées et nous sommes seulement dix en compétition, c’est-à-dire le gratin du gratin. Au vu des qualifications, personne n'a volé sa place, et il n'y a pas eu de surprise. Personne n'est là par hasard tellement les places étaient chères. Nous avons tous nos chances de médaille, il faudra vraiment faire la différence.

 

Ton objectif, c'est le titre ?

 

Évidemment. L'or sinon rien. Je n'y vais que pour cela. Si je monte sur le podium et que ce n'est pas l'or, je serai très déçu. Après, peut-être qu'à froid, je vous dirai que c'est une belle chose quand même, mais à chaud, je sais que ce sera une grosse déception. J'ai hâte d'y être. Et je suis pressé que ça soit fini. Soit j'ai gagné et c'est magnifique, soit j'ai perdu, mais au moins je suis fixé, car le temps a été long… La préparation a été longue, exigeante, il est temps d'aller s'exprimer sur le tatami, et de s'exprimer correctement.

 

 

 

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