Hyacinthe Deleplace : « On vit ensemble, on gagne ensemble »

Hyacinthe Deleplace, para ski alpin, portrait

CPSF/Grégory Picout

Hyacinthe Deleplace est la sensation de l’hiver pour l’Equipe de France de para ski alpin. Ancien sprinteur en para athlétisme (il a même participé aux Jeux Paralympiques de Londres en 2012) Hyacinthe Deleplace a déboulé aux Championnats du monde de Lillehammer en janvier et remporté quatre médailles, dont trois titres. Un résultat qui lui permet d’être ambitieux pour Pékin.

 

Avant le ski, tu as pratiqué l’athlétisme à haut niveau jusqu’à participer aux Jeux de Londres en 2012. Pourquoi as-tu opéré ce changement vers le ski ? Comment opère-t-on une telle transition entre deux sports qui n’ont rien à voir, tu faisais déjà du ski ?
En fait je viens de Haute-Savoie, à côté d’Annemasse, donc j’ai beaucoup fait de ski avant, mon père, les médecins m’encourageaient à skier. Je me suis retrouvé à faire du ski tout jeune, mais ensuite j’ai arrêté pour un temps au moment de partir au collège, où j’étais en internat. A ce moment-là je me suis cherché un petit peu, j’ai essayé pas mal de sports et j’en suis venu à l’athlétisme. Ça m’allait bien, et ça m’a amené à faire les Jeux Paralympiques d’été à Londres, en 2012. Mais le ski me manquait, et à un moment je regardais les Jeux de Sotchi en 2014, et ça m’a fait redécouvrir le ski, ça m’a donné envie de m’y remettre. J’avais fait du sport individuel, et là j’avais envie de connaître ce challenge d’être en équipe, de descendre la piste à deux, de découvrir cette expérience avec un guide.

 

Tu as changé de sport et est donc arrivé sur le tard à haut niveau en para ski, comment ça s’est passé pour toi l’arrivée en Coupe du monde de ski alors que tu connaissais le haut niveau mais dans un para sport totalement différent ?
J’ai dû tout apprendre. L’organisation, la logistique… on recommence tout à zéro en fait, même si le para athlétisme m’a servi, parce que c’est un sport complémentaire du para ski. La dimension physique et la préparation mentale que je faisais en para athlétisme m’ont beaucoup servi quand j’ai commencé le para ski. Après on avance petit à petit, je m’adapte. Le fait que j’arrive sur le tard joue sûrement sur le fait que je n’ai pas trouvé de partenaires pour m’accompagner. Je n’ai pas de CIP (Convention d’Insertion Professionnelle), je me débrouille tout seul. Le para ski mobilise beaucoup de temps, avec tous les déplacements quand on part c’est vite plusieurs jours et plusieurs semaines, c’est contraignant, on passe plus de la moitié du temps ailleurs qu’à la maison, pour une entreprise c’est compliqué. Alors j’ai décidé de me consacrer à 100% sur le para ski, parce que je suis un compétiteur et je me donne toujours au maximum dans ce que je fais, on verra ce que ça donne.

 

Tu passes forcément par des échecs avec des guides, on ne trouve pas la bonne personne tout de suite.

 

Tu peux nous expliquer dans quelle catégorie tu concours aux Jeux, comment les courses et l’entraînement se passent pour toi ?
Je suis malvoyant, j’ai un champ visuel réduit, et en face de moi je vois flou. En préparation hors-ski je peux m’entraîner tout seul avec mon coach, en revanche sur les skis on est systématiquement ensemble avec le guide, c’est la chose que je n’avais pas en athlétisme. La performance on la construit à deux, on vit ensemble, on gagne ensemble et on perd ensemble, et c’est ça qui m’a vraiment plu dans une aventure comme celle-ci. C’est un lien qui met du temps à se construire, comme j’ai dû vraiment tout apprendre en partant de zéro, là je n’ai pas pu utiliser mon expérience de l’athlétisme. Tu passes forcément par des échecs avec des guides, on ne trouve pas la bonne personne tout de suite. Ce sont ces essais qui m’ont permis de construire ce projet, j’ai puisé dans ces échecs pour mieux rebondir par la suite, pour mieux comprendre et avancer. Tout n’est pas parfait, on n’a pas encore tout exploré et ça permet de se projeter sur la suite, et sur la marge de progression que j’ai.

 

Tu connais l’ambiance des Jeux d’été, en plus ceux de Londres… Dans quel état d’esprit tu es avant de découvrir les Jeux d’hiver ?
Londres c’était incroyable, et les Jeux d’hiver ce sont des événements qui sont très différents. Je le prends comme une nouvelle expérience, tout en gardant en mémoire toutes les belles choses que j’ai pu rencontrer à Londres, qui me serviront. L’aspect préparation de l’échéance, préparation mentale… je vais me remémorer tout ça, et je sais que pour tout ce qui est l’ambiance, les mesures liées au Covid-19, ce sera particulier mais bon, on sait s’adapter, on est préparés pour ça. De la préparation mentale, j’en ai beaucoup fait en athlé, moins en para ski, parce que tout ce que j’ai fait en athlé me sert justement aujourd’hui. Pour moi ce qui m’arrive aujourd’hui dans le para ski, c’est la suite logique de mon aventure en para athlétisme.

 

Tu arrives après d’excellents championnats du monde. Tu dois avoir des ambitions élevées maintenant, même si ce sont tes premiers Jeux ?
C’est toujours particulier des Jeux puisque c’est une course d’un jour… après au vu des résultats récents, bien sûr j’ai des objectifs, mais je les garde un peu pour moi pour l’instant. Je ne peux pas me permettre de manquer un événement comme celui-là. Ça peut arriver, peut être que ça va mal se passer, mais dans tous les cas il faut avoir tout mis en place pour réussir. C’est ce qu’on essaie de faire depuis toutes ces années, après il faut skier, c’est tout.

 

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Pressesport/Martin Alex - Hyacinthe Deleplace et son guide Maxime Jourdan

 

Ça se passe comment au sein du groupe ? vous avez beaucoup de profils différents qui peuvent jouer le podium, est-ce que ça tire un peu tout le monde vers le haut ?
Oui chacun de nous sait tirer le meilleur du groupe. On est vraiment un collectif, on vit plutôt bien ensemble, après évidemment c’est comme tous les groupes, ce n’est pas toujours simple et tout rose, mais il y a de la communication entre les athlètes et avec le staff, et c’est ça qui compte. On avance dans la même direction, et il y a cette émulation entre nous qui nous tire vers le haut et ça c’est une force que beaucoup de nations pourraient nous envier.  

 

Les test-events de Pékin ont été annulés, comment on appréhende une échéance comme celle-ci sans connaître la piste ?
En réalité, étant assez nouveau dans le milieu il y a beaucoup de pistes que je ne connais pas. Encore une fois c’est une question d’adaptation, et ce sera aussi pareil pour tout le monde, à part pour les skieurs chinois mais je crois qu’il n’y en a pas dans ma catégorie. Au final, on sera tous logés à la même enseigne. C’est pour ça que je relativise là-dessus, c’est inutile de se mettre une pression supplémentaire pour ça.

 

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