Suzanne Jeptooo : «Heureuse de courir pour la France ! »

CNOSF/KMSP

Des hauts plateaux du Kenya jusqu’aux Jeux de Tokyo, en passant par Vénissieux, le parcours de Suzanne Jeptooo-Kipsang est totalement hors du commun. Marathonienne tardive et mère de deux enfants, elle va découvrir les Jeux Olympiques à Tokyo après avoir été naturalisée française en 2019. Elle se sent fière de représenter le pays qui l’a accueillie en 2008.

Pouvez-vous nous dire quelles sont vos origines ?

Je suis née à Eldoret au Kenya en 1987. C’est une grande ville où vivaient mes parents et tous les grands champions d’athlétisme viennent de là-bas.

Avez-vous eu l’occasion de les côtoyer ?

Non, pas vraiment (elle rit). A l’époque, je ne faisais pas trop d’athlétisme. J’ai quand même rencontré Kipchoge Keino qui était président de la fédération kenyane d’athlétisme à ce moment-là. Je l’ai vu une fois. Je savais que c’était un grand champion.

Et votre nom s’écrit avec trois o ?

Oui, c’est ça. Il y a beaucoup de langues au Kenya et en kalhindi on prononce lentement les trois o.

Vous êtes originaire des hauts plateaux ? Vous avez vécu en altitude ?

De toute façon, au Kenya, toutes les régions sont situées en altitude. La ville d’Eldoret est située à 2 000 m. C’est déjà en altitude.

Donc avec votre mari, vous avez décidé de quitter le Kenya en 2008. Pour quelles raisons ?

Au Kenya, il n’y a pas de travail. C’est pour ça que nous sommes partis. Au Kenya, j’ai commencé un petit peu à courir mais il y a beaucoup de concurrence. Tout le monde court…Et quand je suis arrivée en France, il y a un club qui m’a accueillie : le Lyon Athlé.

Votre mari était aussi un bon coureur ?

Non, il courait un peu mais ce n’était pas un grand champion.

En France, vous avez tout de suite commencé à vous entraîner sérieusement ?

Non, pas vraiment. Nous sommes arrivés en plein hiver. J’ai couru un peu mais au bout de quatre mois je suis tombée enceinte de mon premier enfant. Kelvin.

Dès votre arrivée en France, vous avez réussi à trouver du travail ?

Non, pas du tout. Nous n’avions pas de travail, ni mon mari, ni moi. Ca a été assez difficile au début. Après, il a fallu que l’on se mette à apprendre le français. Au Kenya, la langue officielle, c’est l’anglais. Moi je parle aussi l’hindi. Au bout d’un certain temps, Pôle Emploi m’a trouvé un emploi de femme de ménage dans les écoles.

C’était dans une école précise ?

Non, en fait ce n’était pas un travail fixe. On faisait le ménage dans différentes écoles de Lyon. En fait, je faisais partie d’une association de quartier qui trouve du travail pour des étrangers qui ne parlent pas bien le français. C’était un peu comme une assistante sociale qui vous suit. Je travaillais surtout le matin et le soir, je prenais des cours de français.

Au début, j’avais peur de faire de longues distances. Je faisais de la piste sur 5 000 m et maximum 10 000

 

Et votre mari ?

Il faisait la même chose. Maintenant, il travaille aux espaces verts pour la ville de Vénissieux.

Et la course, vous avez commencé à vous entraîner de manière de plus en plus sérieuse après la naissance de votre fils ?

Oui, c’est ça. J’ai commencé à m’entraîner avec Lyon Athlé. Et j’ai dû attendre trois ans avant d’avoir des résultats intéressants. Au début, j’avais peur de faire de longues distances. Je faisais de la piste sur 5 000 m et maximum 10 000.

Après, vous avez rencontré votre entraîneur actuel, Arzouz Saadi ?

Oui, c’est lui qui m’a convaincue de m’attaquer d’abord au semi-marathon. Moi, je trouvais que c’était trop long. Je ne me voyais pas du tout courir encore 11 kilomètres après avoir fait 10 kilomètres (rire). Il m’a dit : si tu t’entraînes dur, ce sera facile pour toi de faire un semi. A l’époque je ne m’entraînais que deux ou trois fois par semaine.  Le premier semi, c’étaient les Foulées de Venissieux. C’était facile pour moi de gagner, vu le chrono. Et cela m’a donné du courage pour faire encore plus.

Et vous avez un deuxième enfant qui est arrivé ?

Oui en 2010. Une petite fille qui s’appelle Mercy.

C’est un peu plus tard que vous avez arrêté de travailler et que vous avez intégré le club de Saint Julien en Haute Savoie ?

Oui, c’est ça. J’ai pu m’entraîner de manière plus régulière.

Et vous avez fait un premier marathon…

Oui, j’ai fait un premier marathon à Vienne en 2015 et j’ai terminé dixième en en 2h40. J’ai ensuite continué à progresser régulièrement.

 

Je fais entre 150 et 180 km par semaine

 

Et aujourd’hui ?

Je m’entraîne deux fois par jour. Je fais entre 150 et 180 km par semaine, le plus souvent dans le parc de Parilly. Depuis, je fais un marathon par an. Le dernier que j’ai couru c’était au Bengladesh, en février, mais je n’ai fait que 2h37. Il faisait trop chaud pour moi. Cette année, je me suis bien entraînée et j’espère être au top pour le marathon de Tokyo. Je vais essayer d’obtenir la meilleure place possible.

Et les Jeux Olympiques ? Que représentent-ils pour vous ?

Quand j’étais petite, je regardais les Jeux à la télé mais je me disais que ce n’était pas pour tout le monde. Après je me suis entraînée pour pouvoir représenter la France à Tokyo. Je suis très contente de pouvoir toucher le drapeau et de chanter la Marseillaise.

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