FOJE d’été de Skopje, J6 : Le FOJE de tous les records !

CNOSF/KMSP
Avec pas moins de 13 nouvelles médailles ce samedi, la délégation française referme le Festival olympique de la jeunesse européenne d’été le plus prolifique de son histoire, riche de 38 podiums – sept de plus que son record précédent. Les Bleus culminent également à 15 titres, mieux que le total de 13 établi à Bruxelles en 1991, pour l’édition inaugurale de cette compétition. Ils terminent deuxièmes au tableau des médailles, derrière l’Italie (50, dont 19 en or). Plus de trois décennies plus tard, c’est à présent Skopje 2025 qui sera la référence des Bleus au FOJE !
Athlétisme : double ration d’or et d’argent pour terminer
« Gagner 30 cm sur mon record personnel et gratter l’or au dernier essai pour ma première sélection : je vis un rêve éveillé ! » Le concours final du FOJE de Gora Ndiaye est pourtant en droite ligne de ce qu’il a produit tout au long d’un mois de juillet où chacune de ses sorties fut synonyme de record personnel. 14,89 m pour son ultime concours avant le FOJE ; 15,07 m en qualifications à Skopje (et même deux « RP » sur cette seule session !) ; et finalement 15,38 m en finale, assurément « le » saut de sa jeune carrière puisque, réussi à son ultime essai, cet envol lui permet aussi de s’emparer in extremis de la tête du concours aux dépens du Grec Dimitros Moumouris (15,12) !
La célébration de joie est à la hauteur de ce que le triple sauteur de la CJF Saint-Malo vient de réussir : il bondit dans tous les sens, hurle, cherche le camp français, croise les bras à la Mbappé… « C’était ma première sélection et donc « le » moment que j’attendais dans ma saison, s’épanche-t-il du haut de ses 17 ans. Je m’attendais à être transcendé par ce maillot et à ce qu’il m’inspire pour sortir des trucs de dingue. Mes qualifs étaient parfaites, par contre la finale ne débute pas comme je veux, et plus ça va, plus je sens qu’elle m’échappe. Sur l’avant-dernier saut, j’arrive sur la mauvaise jambe et je commence à me dire qu’il y a un problème. Mais j’arrive à me re-concentrer et à ôter les doutes de ma tête. Pour le dernier essai, j’ai pensé à Teddy Tamgho qui sur un championnat du monde (2013, ndlr) avait renversé le concours au dernier essai. Je me suis mis en place, j’ai regardé droit devant et j’ai pensé ‘‘Je veux la Marseillaise, elle est au bout du bac du sable !’’ » La suite appartient à sa jeune histoire d’athlète international.
Quelques heures plus tard, il était encore là, en tribunes, pour supporter un autre adepte du bac à sable : Rémi Mourié, qui s’adjuge la médaille d’or à la longueur. Pas de record personnel pour le sociétaire du Tarn Sud Athlétisme – il faut dire qu’il s’était chargé de le porter à 8,05 m en juin, soit la meilleure performance cadettes de tous les temps en France ! – mais son saut à 7,86 m lui assure de dominer nettement ses adversaires, le deuxième, l’Ukrainien Adam Bilokon s’arrêtant à 7,47 m. « Je me sentais bien, j’avais bien dormi, bien mangé, j’avais de l’énergie à revendre pour plier le concours dès le premier saut », rigole t-il. A 17 ans, c’est déjà son deuxième sacre continental puisqu’il avait remporté les championnats d’Europe cadets il y a un an.
Plus tôt en journée, Mathis Dubois a pris l’argent sur 2000 m steeple en 5’42’’75, dans la même seconde que le vainqueur norvégien Haakon Soerstad, 5’42’’26, et avec huit secondes de retranchées à son record personnel. Il est maintenant le troisième U18 le plus rapide de tous les temps sur cette distance. « J’avais pour plan de rester caché jusqu’aux 250 derniers mètres et ensuite d’attaquer autant que je pouvais, relate l’athlète du Dijon UC (17 ans). Je suis super content, c’est ma toute première médaille, scène nationale incluse ! »
Kilian Trochain en clôture de programme s’est chargé d’apporter à l’athlétisme français sa 11e médaille (cinq titres) dans ce FOJE de Skopje. Le décathlonien du Montpellier Athletic Méditerranée a tutoyé son record personnel (7462 points, contre 7511 un peu plus tôt en 2025) mais ça n’a pas suffi pour passer devant l’Italien Matteo Sorci, qui l’emporte avec 7605 points. C’est toutefois une marche de gagnée pour le combinard de 17 ans par rapport aux championnats d’Europe cadets de 2024, dont il avait pris la troisième place. Surtout, « ç’a été un déca très compliqué : j’ai fait un malaise à la longueur à cause de la chaleur, et pour ne rien arranger j’ai eu une gastro ! Mais ces deux jours m’auront beaucoup appris sur la persévérance et le fait de me donner à fond : je n’améliore aucun record personnel mais je réalise quand même un gros total à l’arrivée... et je rapporte une médaille, ce qui en championnats est le principal. »
Dans les autres épreuves tenues ce samedi, Anaïse Meier s’est classée 6e de la finale du 800 m (2’08’’93), Clémence Dréau 7e de la finale du 1500 m (4’30’’29, record personnel raboté d’une seconde), Charlotte Sorin 8e à la hauteur (1,73 m). Pas de médaille enfin du côté des relais medley : les filles ont terminé 5e, les garçons ont perdu toutes leurs chances dans une chute dès le passage du premier relais.
Gymnastique artistique : et un double doublé pour finir !
Jusqu’au bout, elles auront régné sur ce Festival Olympique de la Jeunesse Européenne, réduisant la concurrence à de la figuration. Elles, ce sont évidemment nos Bleues, avec en figure de proue Elena Colas, qui a remporté une cinquième médaille d’or dans ce Festival, à la poutre cette fois (13.466). Comme la veille aux barres asymétriques, elle est accompagnée sur le podium par sa copine Lola Chassat (13.433), qui gagne même un rang et se pare d’argent, seule médaille qui lui manquait encore cette semaine (après l’or par équipes également).
Le six titres sur six possibles échappe cependant à notre grand espoir tricolore puisque, sur son ultime agrès de la semaine, au sol, Elena doit se contenter de la médaille d’argent, devancée sur le fil par… la troisième étoile de ce trio de choc, Maïana Prat (13.766 contre 13.700). Le bilan de la semaine fait état de six médailles pour Elena (cinq en or, une en argent), deux pour Maïana (les deux en or) et trois pour Lola (or, argent, bronze) : quel FOJE pour la gymnastique artistique féminine française! Les garçons sont en-deçà, mais à l’or de Ruddly Bordelais-Maisonnable en mixte, il conviendra d’ajouter la cinquième place du jour d’Hugo Jeanperrin aux barres parallèles (13.033).
Basket 5x5 : la dernière marche était trop haute
Nos deux équipes de France de 5x5 étaient présentes à l’affiche des finales du FOJE. Aucune, malheureusement, n’est parvenue à faire retentir « La Marseillaise » à Kumanovo. Pour les garçons, leur net revers en poules contre la Turquie (77-94) donnait idée de l’exploit à accomplir ce samedi. Ils n’auront donc pas d’énormes regrets à nourrir après avoir de nouveau subi la loi de ces mêmes adversaires en finale, dans les mêmes proportions (75-91). Le meneur Omer Kutluay en particulier aura posé des problèmes insurmontables à l’escouade de Stanislas Hacquard : 31 points inscrits il y a trois jours, 29 en finale, le fils du grand nom du basket turc Ibrahim a mis les siens sur de bons rails… et leur a maintenu la tête hors de l’eau quand il l’a fallu, dégainant trois fois à trois points entre la fin de troisième et le début de quatrième quart-temps, au moment où nos Bleus mettaient toutes leurs forces dans la bataille pour recoller et venaient un instant pointer à -6 (54-60).
Pour les filles de Julien Egloff, en revanche, la finale apparaissait probablement moins comme un Everest à gravir : en poules, elles avaient réussi à battre l’Espagne au buzzer (60-58). Mais c’est un tout autre match qui s’est joué en clôture du tournoi. Passées quelques premières minutes à leur avantage (9-6), les Bleues n’ont cessé de courir après un score qui se creusait régulièrement : 16-19 à la fin du premier quart-temps, 23-37 à la mi-temps… Leur retour des vestiaires fut intéressant, les tricolores revenant à -10 (34-44)… C’était avant la furia roja qui devait leur déferler dessus, via un 18-0 infligé par les Espagnoles signifiant la fin du rêve pour les Bleues (34-62), finalement vaincues 38-69.
Tennis de table : Noah Vitel voit le verre à moitié plein
A chaud, tout le langage corporel de Noah Vitel traduisait sa déception, sa frustration et même sa colère devant cette finale qui venait de lui échapper sur le fil, 11-13 à la manche décisive face au Polonais Patryk Zyworonek, et alors que notre Français s’était procuré deux balles de titre quelques instants auparavant (8-11, 11-6, 6-11, 9-11, 11-3, 11-5, 11-13). A froid, il lui restera cette semaine échevelée, où il avait perdu son premier match de poule (2-3 contre le Belge Maxime Degive), est passé à une poignée de points de sortir dès les huitièmes (4-3 et 11 points à 9 au dernier set contre le Portugais Carlos Gonçalves) puis, en demies encore face au Suédois Mark Usov, était mené deux manches à une avant de survoler les trois dernières (11-9, 4-11, 7-11, 11-3, 11-6, 11-7).
Avant donc cette finale dans laquelle le droitier du Courbevoie STT fut encore mené trois manches à une, mais parvint à trouver les ressources pour l’emmener au bout du suspense. « Cela reste quand même une belle médaille, jugeait-il en prenant du recul sur sa compétition. Surtout vu le profil de mon tournoi, où j’ai réussi à augmenter mon niveau jour après jour, matchs après matchs. Malheureusement ça n’a pas suffi aujourd’hui mais on a fait une bonne finale tous les deux et ça bascule sur des détails. C’est le sport ! Ça passera un jour, et peut-être prochainement. »
Volleyball : la Pologne garde la main
Nos volleyeurs savaient à quoi s’attendre en entrant sur le parquet pour disputer leur finale de FOJE : « On a joué la Pologne en amical juste avant et on a perdu », prévenait Arthur Sentenac au soir des demies. L’issue du match ne fut hélas pas différente ce samedi dans l’Arena Boris-Trajkovski, les Polonais forçant systématiquement la décision dans des fins de sets très – trop – similaires : au premier, les Français étaient bien revenus, sauvant deux balles de manche avant de concéder la troisième sur une attaque adverse (23-25). Le deuxième acte fut leur temps fort mais, en tête jusqu’à 22-19, ils perdaient six des sept points suivants. La mission se compliquait singulièrement (23-25) et, sans pour autant s’écrouler au troisième (ils menaient encore 16-14), ils s’inclinaient 21-25. « On n’a pas été bons dans les moments chauds, résumait Téo André-Ginoulhac, réceptionneur-attaquant des Bleus. On n’a pas su finir quand on avait des occasions et ç’a été ça pendant trois sets. Nous sommes tombés sur meilleurs que nous. »
Pas d’or donc comme leurs devanciers de Maribor, mais une place sur le podium qui augure de beaux lendemains : « Nous sommes une nouvelle équipe, appuie le capitaine Sentenac. Nous n’avions jamais joué ensemble. Grâce à nos coachs, on a fait une préparation à 10 matchs amicaux en un mois, qui nous a appris à jouer ensemble et à être soudés. » On a hâte de les revoir à l’œuvre.
Judo par équipes : les filles arrachent le bronze
Nos championnes individuelles Emma Feuillet-Nguimgo et Céline Iddir ont porté la France vers la médaille de bronze en épreuve par équipes mixte. Battus en quarts par l’Allemagne (1-4), les tricolores ont remporté la petite finale les opposant à la Géorgie, grâce aux succès de leurs deux médaillées d’or, bien secondées par Constance Dos Reis qui arrachait le 3-3 contre Nana Gulbiani. Derrière, c’était à nouveau à Emma Feuillet-Nguimgo d’entrer en scène, à nouveau face à Nini Dzagania, et à nouveau pour un ippon, définitif celui-là. Le groupe France de judo quitte la Macédoine du Nord avec cinq médailles dans ses bagages : deux titres, une d’argent (Azriel Dekenne Diffo) et deux de bronze (Axel Cuq en plus de l’équipe mixte).
Et aussi
En handball, nos Françaises ont pris la cinquième place du tournoi, cartonnant la Hongrie en clôture de leur FOJE (32-18). On retiendra qu’elles ont été les seules à ne pas connaître la défaite contre les futures championnes allemandes, les tenant en échec 26-26 en ouverture de compétition.