Kevin
Aymoz

En bref 

• Habité
• Résilient
• Singulier

Né au pied des montagnes iséroises, Kevin Aymoz s’est imposé comme l’une des figures les plus singulières du patinage artistique français. Formé à Grenoble, à la patinoire Polesud, il comprend très tôt que la glace est pour lui bien plus qu’un espace de performance : c’est un lieu d’expression. Alors que ses parents l’orientaient initialement vers le hockey sur glace, il choisit le patinage pour "extérioriser son tempérament artistique".  Une fibre artistique assumée, nourrie par la musique, le cinéma et la littérature, qui façonne son identité sportive. Il cite notamment Le Chant d’Achille de Madeline Miller ou le film Call Me by Your Name comme des œuvres qui l’ont profondément marqué émotionnellement.

Son parcours sportif est jalonnée de choix forts et de remises en question. Champion de France junior, puis sacré champion de France senior dès 2016, il est rapidement confronté aux exigences du très haut-niveau. Son départ aux États-Unis, pour s’entraîner auprès de Silvia Fontana et John Zimmerman, marque un tournant déterminant : il y consolide sa technique et développe une vision globale du patinage, pensé comme un art autant qu’un sport.

Sextuple champion de France et médaillé de bronze à la finale du Grand Prix ISU 2019, il devient cette année-là le premier Français à monter sur un podium de finale depuis Brian Joubert. Derrière ces succès se cachent pourtant des épreuves marquantes : l’échec aux championnats d’Europe 2020, les blessures, le doute. "Il a fallu apprendre à tomber sans me perdre", confiera-t-il à la presse.

Cette capacité à rebondir forge la maturité du compétiteur. Aux Jeux Olympiques de Pékin en 2022, Kevin Aymoz découvre la pression olympique et termine 12^ème, un résultat frustrant mais fondateur. À partir de là, il repense en profondeur son rapport à l’entraînement, à la compétition et à lui-même. La saison 2022-2023 marque son retour au premier plan : vainqueur en Challenger Series, médaillé en Grand Prix, quatrième des championnats d’Europe et surtout quatrième des championnats du monde à Saitama (Japon), meilleur résultat français depuis plus de dix ans. Sur la glace, ses programmes deviennent de véritables récits, explorant l’amour, la vulnérabilité et le combat intérieur, portés par des musiques puissantes de Gladiator au Boléro de Ravel. "Je ne patine pas pour être parfait, je patine pour être vrai", résume-t-il.

À 28 ans, Kevin Aymoz aborde les Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026 avec une sérénité nouvelle. Désormais installé parmi les meilleurs patineurs mondiaux, vainqueur pour la première fois d’un Grand Prix ISU à Skate America en 2025, il assume pleinement son rôle de leader du patinage français. Son quotidien repose sur un équilibre qu’il juge essentiel : un staff resserré, un ancrage affirmé à Grenoble, une attention portée à la préparation mentale autant qu’aux exigences techniques.